Heureuse maison que celle-ci dont les vignes personnelles satisfont presque entièrement aux besoins de la marque. L'importante proportion de vignes situées en Côte des Blancs marque de son empreinte toutes les cuvées de la gamme.
La maison Henriot cultive la vigne depuis 1808. Son vignoble de 100 hectares se situe principalement sur la Côte des Blancs et la Montagne de Reims. Ses Champagnes se caractérisent par une proportion inhabituel de Chardonnay dans les assemblages.
Joseph Henriot est le P.D.G. qui dirige Veuve Clicquot dans le groupe Moët-Hennessy. Il possède sa propre maison qui a une réputation flatteuse et dispose (c'est assez rare) de 115 hectares classés à 96%. Un Champagne qui se moque de l'évolution des modes car sa production est jalousement limitée. Le but étant de produire un Champagne ayant une personnalité et un caractère et non une simple marque commerciale. Nous avons à faire à une des plus belles images du Champagne.
A. Historique
Encore une de ces grandes maisons à propos desquelles le datage peut présenter un certain flou. Des pièces officielles attestent qu'au XVIIIème siècle la famille Henriot installée à Reims depuis 1640 y faisait commerce de vins. Toutefois, ce n'est qu'en 1808 que la veuve de Nicolas Henriot, Apolline Henriot, née Godinot, se lancera dans la commercialisation du Champagne en frappant une étiquette à son nom. Elle appelait l'affaire Veuve Henriot Aîné; qui devenait Henriot & Co. en 1875 quand le petit-fils, Ernest Henriot, qui pour près de 25 ans avait tenue la firme de Charles Heidsieck avec son beau-frère Charles-Camille Heidsieck, reprenait la société de famille. Henriot employait un groupe d'affréteurs qui appartenaient à Les Grandes Marques. Cependant, la firme était expulsée de l'association en 1930 quand le père de Joseph fut prit en transportant ses raisins par camion - une activité qui était considérée comme trop «industrielle».
La descendance se montre elle aussi dynamique et finit par rassembler un vignoble de 105 hectares dont 75 en Côte des Blancs. Une proportion qui se retrouve dans les différentes cuvées proposées.
La firme avait plus de raisins que ce qui était justifié par ses ventes de Champagne, tandis que Charles Heidsieck n'avait pas de vignobles et dût lutter contre une pénurie des deux raisins et du capitale. La fusion - réellement une prise de pouvoir - fut effectuée en 1976 quand Joseph Henriot trouva des financiers. Ce sont des partenaires dormants; la famille Henriot possède 81% des parts. Une deuxième acquisition fut complétée fin 1980 quand Champagne Henriot reprit le groupe Trouillard/de Venoge à Epernay. Probablement seulement de Venoge continuera comme nom de marque.
VI. Jacquesson et fils
Une maison née il y a plus de 200 ans qui produit chaque année quelques 300.000 bouteilles. Les atouts principaux de la maison Jacquesson sont la magnifique orientation de leur vignoble, une sélection de vigne rigoureuse, la vinification sous bois, l'importante addition de vin de réserve et une longue période de maturation.
Cette maison modeste par ses expéditions, dispose de 33 hectares de vignes (Avize, Aÿ, Dizy et Vallée de la Marne) et propose quelques belles cuvées dont la «Signature».
Chez Jacquesson de nos jours, on peut encore se faire dégorger quelques très vieux millésimes idéalement conservés. A découvrir à Dizy.
A. Historique
Une des plus anciennes maisons de l'appellation. Elle fut fondée en 1798 par Claude et Memmie Jacquesson, autrement dit père et fils. Dès 1867 les ventes passaient le cap du million de cols. Aujourd'hui, elles atteignent seulement 300.000 bouteilles mais la politique commerciale s'est faite beaucoup plus intimiste.
Napoléon Ier visita Jacquesson et décerna une médaille d'or «pour la beauté et la richesse de ses caves».
B. Quelques bouteilles rares
1. Mémoire du XXe Siècle
Le Champagne Jacquesson, fondé en 1798, a voulu que sa
cuvée de l'an
2000 témoigne à la fois de l'histoire de la
maison et de celle de ce siècle
bientôt achevé. Chalenge réussi !
VII. Lanson père et fils
Cette marque qui fut reprise par «Marne et Champagne» au groupe Vuitton-Moët-Hennessy en 1991, est bien connue en Belgique où elle installa sa première filiale à Bruxelles. C'était en 1929. Aujourd'hui, pour l'exportation, Lanson s'est associé au groupe anglais Allied-Lyons qui en a l'exclusivité. Cette maison rémoise a toutefois été rachetée sans son vignoble (qui était très important : 200 hectares); elle est donc aujourd'hui totalement libre quant à l'achat de ses raisins. La volonté de la nouvelle direction de «positionner Lanson vers le haut et proposer une qualité supérieure par rapport au passé», dixit François Mora, directeur de Marne et Champagne. Qui propose la qualité «black label» (Brut Sans Année, assez léger), un rosé, un millésimé et la «Noble Cuvée» (millésimé).
Pour son 225ème anniversaire, en 1985, Lanson utilisa les vins de l'année 1980, où il avait obtenue une toute petite récolte mais d'une très bonne qualité. Cinq crus classés à 100% (Avize, Cramant, Ambonnay, Bouzy et Verzenay) furent utilisés pour cette création.
La marque ne sortira pour le changement de millénaire aucune cuvée spéciale, mais ouvre la porte de la cave comportant les millésimés. Elle commercialisera les millésimés de 1976, 1979 et 1981. Elle mettra également le magnum du fameux 1990 sur le marché.
A. Historique
La firme de Lanson était établie dans des temps turbulents. A un certain temps au début du XIXème siècle - exactement quand n'est pas connu - Jean-Baptiste Lanson devenait employé dans une société de Champagne datant de 1760. La Révolution Française força Lanson hors du pays et il trouva refuge dans une amicale famille Allemande appelée Kellerhof. Les Kellerhof refusait ultérieurement de lutter contre les Français (un des fils de Jean-Baptiste avait marié une fille Kellerhof), ils devaient fuir dans la direction contraire vers Reims. En 1838 Jean-Baptiste Lanson reprendra la firme de Champagne et lui donna son propre nom. Lanson Père & Fils est encore tenu par ses descendants directs, bien qu'elle n'appartient plus à la famille.
C'était sous la gestion dynamique de Victor Lanson - qui était réputé avoir bu au moins 70.000 bouteilles de Champagne au cours de sa vie et vécu jusqu'à 87 ans - que la firme amena du soutien financier de dehors. En 1970 le géant de pastis Ricard acquerra 48% d'intérêt. Ce mariage financier ne dura pas longtemps. Moins de dix années plus tard, les frères François et Xavier Gardinier paieront 65 millions de francs pour les intérêts Ricard. Depuis, ils avaient déjà acheté des parts tenu par la famille, cela les faisait propriétaires de Lanson. Au premier abord, Gardinier et Lanson peuvent paraître une étrange association, les Gardinier ont une fructueuse affaire de fabrications d'engrais artificiel : mais, en fait, il y a depuis longtemps des accords personnels entre les Gardinier et les Lanson. Ceux-ci devenaient plus proches encore en 1960 quand Pierre Lanson maria Hélène Gardinier, soeur de François et Xavier. A présent Pierre est un directeur de Lanson Père & Fils, comme l'est Etienne Lanson. D'autres Lanson travaillent chez les Gardinier; et entre temps Gardinier-Lanson a acquis une majorité d'intérêts dans firme Pommery & Greno. Selon Pierre Lanson, Pommery et Lanson continuent à opérer indépendamment, à l'exception de l'exploitation des vignobles. Depuis 1969, Lanson possède également 30% des parts de Laurent-Perrier, et en 1976 il reprend Champagne Massé.
A partir de 1984, les choses vont se précipiter pour cette vieille maison familiale : reprise par le groupe BSN, revente au groupe LVMH qui finalement revendra la marque, sans le vignoble, au groupe Marne & Champagne.