Sur le pays de Champagne, pend en hiver, un nuage de mystique et des troncs de vignes foncés qui sortent du sol onduleux. Ceci, recouvert d'une brume grise qui, seulement, à partir de midi laisse voir les faibles rayons de soleil.

Au printemps, les gens viennent sur le terrain et des nuages de fumée bleu-argenté, nous indique que l'on est en train de brûler les émondes. Quand a cette instant on se promènent entre le Pinot on ressent la naissance de la verdure.

De ce fait, il est préférable de rouler en direction de la Champagne, au moment où les champs sont recouvert de leur manteau de velours vert. Cela devient totalement pittoresque après la récolte, car les feuilles de vignes mettent ce paysage d'automne en feu et sang.

Nombre de consommateurs potentiels s'étonnent des différences de prix, parfois spectaculaires qui existent d'un Champagne à l'autre. Du simple au triple alors que les étiquettes portent une même mention : «Champagne». Est-ce dire que les contenus puissent aussi se comparer? Oui, sans doute... Tout dépend du degré de plaisir que chacun veut s'offrir!

Il ne faut pas demander à un Champagne issu de tailles de Meunier de l'Aube d'offrir le même degré de plaisir qu'un Blanc de Blancs issu du jus de cuvée d'un cru classé à 100%! Chaque chose pour son prix... Bien que tous soient auréolés du symbole de fête, les Champagnes ne sont pas forcément interchangeables à tout moment. De la parfaite adéquation entre une cuvée et les circonstances particulières de sa dégustation dépendent en partie la qualité et l'intensité au plaisir rencontré.

Il n'est, bien sûr, de vrai Champagne que de Champagne.

Brut, sec, demi-sec ou rosé, c'est le seul vin qui puisse accompagner tout un repas, de l'apéritif au dessert.

Si certains Champagnes sont un peu passe partout en ce sens qu'ils n'accusent pas un caractère trop marqué, il en est qui par contre s'apprécieront mieux à l'apéritif, alors que d'autres ne trouveront leur plénitude qu'en accompagnement gastronomique. Et c'est très bien ainsi car cela permet d'en varier presque à l'infini. A noter toutefois que la plupart des cuvées de prestige, bien que plus coûteuses, ne sont pas à servir en finale alors que les papilles sont émoustillées mais bien à l'heure de l'apéritif ou des entrées fines.

En Champagne comme dans tous les grands vignobles du monde la tradition s'accommode très bien du modernisme de l'équipement et la qualité fait plus que s'en accommoder elle s'en trouve transcendée.

Le sabrage, qu'il ne faut pas appeler sablage (qui consiste à saler les routes en hiver pour faire boire les clients), est hérité des cosaques. Ceux-ci combattaient courageusement Napoléon dans les caves rémoises et leur fougue guerrière ne souffrait pas qu'un bouchon fasse de la résistance. C'est une de ces trouvailles du hasard dont l'histoire du Champagne, lui-même dû autant au hasard qu'à Dom Pérignon, est truffée. Etonnant, d'ailleurs, comme ces hasards ont conduit à la création d'une industrie dont tous les actes sont régis par un souci maniaque de la rigueur, depuis le taux de sucre dans les grappes de raisin aux quotas stricts - le surplus, on l'abandonne à terre - jusqu'à la manipulation des bouteilles par huitième de tour pour faire descendre le bouchon de levure vers le col.